Comprendre son trouble bipolaire

Qu’est-ce que le trouble bipolaire ?

Le trouble bipolaire (anciennement intitulé « psychose maniaco-dépressive) est un trouble de l’humeur qui se caractérise par une variation anormale de l’humeur : il alterne entre des phases d’excitation également appelées « manie » ou « hypomanie » et des phases de dépression, le tout, entrecoupées de période de stabilité. La fréquence, la durée et l’intensité peuvent varier d’une personne à l’autre. Une personne présentant un trouble bipolaire vit ses émotions avec une intensité démesurée et elle a parfois du mal à les maîtriser. Comme le montre les infographies, les troubles bipolaires apparaissent majoritairement entre 15 et 25 ans et ont de très lourdes conséquences sur la vie sociale et professionnelle des personnes touchées. Il est important de réussir à déceler certains signes et symptômes du trouble bipolaire.

Un épisode de manie se reconnait à la présence continuelle de plusieurs des symptômes suivants :

·  Sentiment de bonheur et de plaisir très intense ou, au contraire, d’irritabilité excessive,

·   Hyperactivité, agitation et énergie débordante,

·   Estime de soi démesurée ou idées de grandeur (sentiment exagéré de son importance, de son pouvoir, de son savoir, de son identité ou de ses relations privilégiées),

· Plus grande communicabilité (désir de parler) : la personne parle sans arrêt, coupe la parole aux autres,

·  Augmentation importante du nombre d’activités professionnelles, scolaires, sociales ou familiales,

· Diminution du besoin de dormir (par exemple, la personne peut se sentir reposée après seulement 3 heures de sommeil),

·  Accélération de la pensée : la personne ressent un trop-plein d’idées ou se perd parfois dans ses idées,

·  Grande distraction : la personne est incapable de fixer son attention sur un sujet,

· Comportements à risque qui procurent du plaisir : achats impulsifs, investissements financiers risqués ou hâtifs, comportements sexuels à risque, etc…

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L’hypomanie, quant à elle, correspond à une forme atténuée de la manie et échappe souvent à toute prise en charge, les symptômes se limitant à une hyperactivité physique et intellectuelle et à des troubles du sommeil.

Un épisode de dépression se caractérise par la présence continuelle de plusieurs des signes et symptômes suivants :

·       Grande tristesse,

·       Importante perte d’intérêt pour les activités professionnelles, sociales et familiales,

·       Fatigue,

·       Manque d’énergie ou grande agitation,

·       Problèmes de sommeil : la personne dort trop ou pas assez,

·       Diminution ou augmentation de l’appétit, pouvant causer une perte ou un gain de poids,

·       Sentiment de culpabilité ou d’échec,

·       Diminution de l’estime de soi,

·       Difficulté à se concentrer sur une tâche,

·       Difficulté à prendre des décisions,

·       Pensées suicidaires.

 

Le trouble bipolaire commence plus souvent par un épisode dépressif chez les femmes et par un épisode maniaque chez les hommes.

Causes et facteurs déclenchants du trouble bipolaire 

Les causes exactes de l’apparition du trouble bipolaire chez une personne sont encore inconnues. On sait toutefois qu’il existe, chez les personnes malades, des troubles biologiques dans le fonctionnement et la communication des cellules du cerveau, ainsi que des anomalies génétiques (plusieurs gènes ont été identifiés comme favorisant l’apparition du trouble bipolaire).

Chez les personnes prédisposées, un trouble bipolaire peut débuter sous l’action d’éléments déclencheurs :

· Un stress, quelles qu’en soient les causes (divorce, séparation affective, décès d’un proche, licenciement, déménagement, etc…),

·      la consommation d’alcool, de tabac et/ou de drogues,

·      Un manque de sommeil,

·      La survenue d’une maladie, comme l’hyperthyroïdie,

· Plus rarement, la prise de certains médicaments (corticoïdes, traitement de la maladie de Parkinsoninterféron, anti-inflammatoires, antidépresseurs, etc.)

Cependant, un trouble bipolaire peut également se développer sans élément favorisant ni déclenchant.

Bien qu’il existe plusieurs classifications des troubles bipolaires, la plus communément admise est la suivante :

· Bipolarité de type I : Alternance de phases maniaques et dépressives entrecoupées d’intervalles libres,

·    Bipolarité de type II : Alternance de phases dépressives et hypomaniaques entrecoupées d’intervalles libres,

·       Bipolarité de type III : Cette catégorie regroupe en réalité deux sous-types : d’une part les personnes ne présentant que des épisodes maniaques ou hypomaniaques (induits par des traitements d’anti-dépresseurs par exemple) et d’autre part les personnes ne présentant que des épisodes dépressifs mais associés à des antécédents familiaux de trouble bipolaire.

Quelques chiffres

·  Les troubles bipolaires touchent environ 2% de la population mondiale et entre 1 et 2.5% de la population française.

·   De surcroît, selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le trouble bipolaire fait partie des 10 maladies les plus invalidantes.

·    Chez les patients souffrant de bipolarité, le risque suicidaire est très élevé puisqu’un malade sur deux fera une tentative de suicide et que pour 15% des personnes bipolaires décèdent à la suite d’un suicide.

·     Les troubles bipolaires sont également la cause de la perte d’emploi pour environ 50% des patients. 

Un diagnostic souvent long et difficile

La plupart des psychiatres admettent que le diagnostic de la maladie est très complexe, du fait de la nature même des troubles bipolaires. Alternant entre des phases d’euphorie et des phases de dépression, plus ou moins longues, il est courant de compter entre 6 à 10 ans avant qu’un premier diagnostic ne soit posé. Entre temps, la personne souffrante aura très probablement consulté 4 à 6 médecins avant que le trouble bipolaire ne soit décelé.

Mais depuis le 1er avril 2024, des avancées encourageantes des laboratoires de biologie médicale Synlab, en partenariat avec l’institut de recherche Alcediag, démontrent que le diagnostic des troubles bipolaires serait facilité par une prise de sang. Un test sanguin dénommé MyEdit-B, qui distingue les dépressions des troubles unipolaires et bipolaires, et réduit l’attente d’un diagnostic à moins d’un mois. Si les troubles bipolaires étaient décelés auparavant seulement par la réalisation d’entretiens cliniques, cette révolution médicale via le test sanguin permet aujourd’hui de marquer un tournant dans l’étude du diagnostic en psychiatrie.

L’entourage du malade

La bipolarité peut engendrer un grand sentiment d’isolement, non seulement chez les patient·e·s mais aussi chez leurs proches. Il est donc important que les familles et les ami·e·s ne soient pas tenus à l’écart de la prise en charge et de l’information, d’où l’importance de travailler sur l’accompagnement des proches.

Le rôle de l’entreprise dans laquelle travaille la personne concernée est tout aussi important pour sa stabilisation. Or, il est très fréquent que face à l’incompréhension que suscite la maladie, l’entreprise licencie la personne malade car, malgré la prise de médicament, il peut être parfois difficile pour celle-ci de contrôler son comportement.

Comment gérer sa bipolarité ?

Bien que les suivis médical et psychologiques soient indispensables à la bonne gestion du trouble bipolaire, de nombreux outils personnels peuvent être bénéfiques dans l’appréhension de la bipolarité. Voici une liste non-exhaustive de ressources qui peuvent favoriser la gestion de ce trouble : 

    ·       Flyer santé,

         ·       Carnet de vie,

         ·       Diagramme de l’humeur,

         ·       Cercle de résilience.